LANGAGE FILMIQUE ET DRAMATURGIE

INTRODUCTION

En laissant de côté l’immobilisme qu’imposait la règle de l’unité de lieu et de temps, le cinéma rompt définitivement avec la tradition narrative de cet art ancien qu’est le théâtre. Ainsi, le 7^ème Art, pour notre plus grand bonheur, invente encore et toujours de nouvelles formes de narration qui ne sont permises que par l’apport singulier d’un nouveau langage qualifié de filmique. Fulgurant, ce dernier agrémente la mise en scène (décor, costumes, éclairage, jeu des acteurs et comédiens…) d’une manière inédite. Ce langage est filmique parce qu’il comprend la composition d’images en mouvement (prise de vue) synchronisées ou pas avec une bande sonore (bruitage, musique et dialogue) ainsi que l’articulation des plans entre eux, autrement plus connu sous le terme de « montage ».

Par ailleurs, il n’existe pas de comédie, satire, drame ou tragédie sans narration, et pas de narration quelqu’elle soit sans cet autre langage aussi ancien que déterminant : la dramaturgie. Celle-ci comprend les éléments fondamentaux, structurels et locaux qui servent à l’élaboration d’un récit abouti, captivant et plein d’émotion. Cette langue ancienne qu’est la dramaturgie, nous l’avons tous chacun plus ou moins pratiqué. Et c’est le moins qu’on puisse dire puisque le théâtre, l’opéra, la bande dessinée comme le cinéma l’utilisent avec délectation.

Cependant, nombre de réalisateurs ne maîtrisent pas sur le bout des doigts ces deux langages complémentaires. De fait, certains d’entre eux, malgré leur indéniable talent oublie que ce sont deux langages avec leur sémantique et leur grammaire prôpres. Par conséquent, en ommettant l’idée que ces deux langages peuvent tout simplement s’apprendre, ils passent bien souvent à côté d’un chef-d’œuvre. En outre, nombreux sont les réalisateurs, talentueux ou non, qui ne connaissent que le langage filmique allant jusqu’à ignorer les rudiments de la syntaxe dramaturgique, nous offrant alors des films sans saveurs, bien souvent indigestes.

Pour redonner du piment au récit cinématographique, la dramaturgie n’a pas son pareil. Son mécanisme est semblable à une horlogerie à l’engrenage minutieux dont chaque rouage entrainent dans leur mouvement celui de l’image. Elle comprend à elle seule l’ossature et les organes vitaux sur lequel vibre le langage filmique. Aussi, pour mieux apprécier un film dans toute son amplitude, il est fort judicieux de découvrir les éléments fondamentaux qui composent le langage filmique et dramaturgique. Outre cet apprentissage, les ateliers CINEMASTER répondent aux questions très peu souvent évoquées ici et là dans les ateliers d’écriture de scénario ou dans les ciné-clubs le pourquoi et le comment se structurent et s’imbriquent ces deux langages universellement incontournables...